Tu marches dans la rue et tu reçois un message. Une cliente qui t’as acheté un tapis il y a quelques mois.
« Bonjour Geraldine, juste un petit mot pour vous dire que votre livre est en rupture de stock à la Fnac de Genève. »
Tu marches, t’as de la musique dans les oreilles, t’as les larmes aux yeux, tu te dis que ça fait longtemps que t’as pas eu les larmes aux yeux. Au moins 3 jours. Hier, t’as dit à des amis que c’était un peu chargé émotionnellement mais que tu gérais.
« Et tu gères comment?
Je suis tous les matins à 8 heures à la salle de sport. Et j’évacue. »
Enfin j’essaie.
« Géraldine, je viens de terminer votre livre. J’ai chialé avec vous, j’ai pleuré avec vous, j’ai joui avec vous, j’ai espéré avec vous. Je voulais juste vous dire Merci ».
Un peu chargé émotionnellement.
Sinon tout va bien.
J’ai reçu des photos d’Inde, de Nouvelle Zelande, d’Austin, de New-York, de la Réunion, de Singapour...
Tout va bien.
Coup de fil de sophie. Mardi. C’est le mardi que les chiffres tombent. 
Combien?
T’as toujours un peu de mal à comprendre entre les GFK, les facturés, les vendus, les commandés... On est super contents!
Combien?
Non mais tu donnes pas les chiffres GFK sur insta, aucun éditeur les donne sinon t’as la moitié des auteurs qui se pendent.
Ah.
Tu t’attendais à plus.
Écoute, personne te connaît, t’es personne, et tu joues dans la cour des grands avec les 10 stars de la rentrée littéraire. Alors fais-moi confiance, c’est un truc de dingue.
Tu vas chercher ton fils à la sortie du collège. Tu passes chez Bash parce que demain t’enregistres l’émission d’ @wolinskiki et que tu sais pas quoi te mettre. T’achètes rien. Tu mettras ton jean gris et ça se passera bien.
Allô c’est Caro. Jeudi, t’as rendez vous avec un journaliste du Parisien qui prépare un article. Il vient avec un photographe. Il demande si tu veux le voir rue Caulaincourt, au Cépage, chez Ginette ou au Rêve?
Au rêve...
Il y a des moments dans la vie où t’as pas besoin d’inventer parce que t’arriverais pas à la cheville de la réalité. 
Jeudi, j’ai rendez-vous dans un bar qui s’appelle Le Rêve avec un journaliste qui veut faire un papier sur mon bouquin.
Et je ne rêve pas ✨
#onnemeurtpasdamour