C’est un récit. Il s’appelle « On ne meurt pas d’amour ».
J’ai failli le publier. Et puis cela ne s’est pas fait.
Il y a quelques mois, j’ai posté quelques lignes du livre que j’aimerais écrire. J’ai reçu un message d’une scénariste qui me disait qu’elle aimait beaucoup ce que j’écrivais.
Je lui ai dit que j’avais un livre quelque part, au fond d’un ordi, qui ferait un film magnifique. Une histoire d’amour comme on en vit peu dans une vie.
Elle m’a demandé de lui envoyer le manuscrit.
J’ai cherché partout. Dans tous les ordinateurs de la maison. Dans mes dossiers, mes mails envoyés. Rien. C’était peut-être un signe. Ce qui est derrière doit rester derrière.
Hier soir, je dînais avec deux amies. On parlait de tout, de rien, de cinéma. On vidait nos verres de vin. On riait. Comment en est-on arrivé à parler de ce bouquin ; je ne sais plus très bien.
Gaelle m’a regardée et m’a dit « mais je l’ai moi ce livre. Je suis sure que je l’ai. »
Elle m’a envoyé mon manuscrit par mail vers minuit.
Je l’ai transféré à cette scénariste qui n’avait pas de nouvelles de moi depuis quelques mois.
J’ai juste écrit :
« J’ai un peu trop bu. C’est sans doute pour cela que je vous envoie ce livre comme ça, sans trop réfléchir. Je l’ai retrouvé par hasard ce soir. Soyez indulgente. »
Elle a répondu « Il n’y a pas de hasard.»
Elle l’a lu cette nuit. 
Ce matin, elle m’a écrit ceci :
« Géraldine
Hier soir j’ai commencé à lire votre roman et si je n’étais pas tombée de sommeil je n’aurais plus pu m’arrêter ..
Je continue ce soir ..
C’est bien ce que je pensais , vous avez un vrai talent d’auteur...
Vraiment vraiment 
Une plume qui écorche les tripes ...
A suivre »
Elle l’a fini cet après-midi. On s’est parlée. J’osais à peine l’appeler.
«Il faut le publier. Cherchez un éditeur. Mais ne laissez pas tomber. »
Parfois des gens surgissent dans votre vie. Il n’y a pas de hasard.
Je suis en train de le relire. J’ai la peur au ventre. Et en même temps, je me dis qu'il est peut-être temps.