Je vide des palettes. Je vide des cartons. Je monte des escaliers et je les redescends. Je shoote. Je poste. Je vois devant mes yeux cet univers que j’ai imaginé prendre vie, les couleurs se marier les unes avec les autres dans une douce harmonie, comme si tout ce que j’ai choisi séparément était l’élément d’un tout évident. 
J’ai l’impression de marcher sur l’eau.
Je regarde le stock. 55000 euros. Avant je me serais évanouie et là je me dis juste qu’on tiendra jamais jusqu’en juin.
Ne pas s’emballer. J’ai l’impression de flotter dans l’air comme quand tu regardes un truc que t’as semé, que t’as labouré, que t’as arrosé, et qui commence à pousser. Bordel. Février est un mois traditionnelement pourri et on fait le double de l’année dernière.
Je passe l’aspirateur, je vide les nouvelles palettes, je recommande des lampes en rotin parce qu’on en avait vendu 3 quand je me suis couchée, on en avait vendu 20 quand je me suis réveillée.
Dimanche, je grimperai encore mes 5 étages les bras chargés pour shooter du linge de lit. Avec mon mur pigeon parce que j’aurai pas le temps d’ici là de le peindre dans un autre ton.
Je regarde la nouvelle collection dans mon magasin. Le mien. Celui que j’ai tant cherché, tant rêvé, qui commence enfin à décoller.
Bordel, je marche sur l’eau ; je sais, faut pas s’emballer mais putain que c’est bon. Je regarde le chiffre d’affaire de février, j’ai juste envie de kiffer, je redescendrai sur terre demain.
Merci tellement d’aimer ce que je fais, merci tellement d’être toujours là, merci tellement de faire que ce rêve soit une réalité.
Ce soir, je marcherai sur l’eau et je boirai du vin parce que j’ai pas perdu un gramme alors que j’ai passé la semaine à picoler que de l’eau justement.
Ce soir, je trinquerai à vous, à nous, à M, à ce mois de février dinguo. En espérant que ça continue demain. Et après-demain. Et encore et encore. Parce qu’avec Milo, on oublie pas que le 26 juillet prochain, à 8 heure du matin, on décollera pour New-York.
Just in case. 
Parce que je lui ai toujours dit qu’il faut croire en ses rêves. Toujours. En février. Et encore plus en juillet.
#vismaviedentrepreneuse