Ce soir, on va monter dans un avion pour Paris. Je n'en ai pas très envie. Je me fous du froid et de la pluie, je voudrais juste fuir encore un peu la folie du monde après une parenthèse enchantée en dehors de la réalité... Sept jours à reprendre pied.
Ce matin, j'ai reçu un mail d'une femme qui s'appelle Mel.
Je l'ai lu et vite, j'ai cherché cette chanson de Zazie que j'aime tant. "Ce que les âmes sont". Ça faisait longtemps. Quelle putain de chanson.
Ce matin, je me suis réveillée, j'ai pensé à cette dernière soirée ici où tu apprends tant sur toi en regardant les autres. Il y a des rencontres improbables qui te font avancer.
Ce matin, j'ai reçu un mail d'une femme que je ne connais pas et qui s'appelle Mel et qui disait "vous m'avez bloquée sur Insta, vous êtes pathétique et ridicule. Allez bonne année sainte Geraldine je me marre bien en vous regardant".
J'ai bloqué la violence gratuite et absurde. Enfin j'ai essayé. Fermez la porte, elle rentre par la fenêtre et vous heurte de plein fouet sans que vous n'ayez rien demandé. Rester ici pour fuir la réalité du monde.
Remettre la chanson. Regarder le soleil se lever. Écouter ces mots qui font frissonner.
"Ce que nos âmes sont belles, mais nous, hommes cruels, nous leur coupons les ailes, nous leur tordons le cou..."
On n'aurait donc rien appris de 2020. On n'aurait donc toujours pas compris qu'il était tellement vital d'arrêter de se battre, d'écrire pour blesser l'autre alors que les mots peuvent être si beaux.
Continuer la chanson. "Faut-il que l'on soit sourd à ce point pour oublier d'être humain...."
En 2021, plus que jamais je bloquerai la violence du monde parce que plus que jamais on a tant besoin d'humanité. Parce que plus que jamais, on va tant avoir besoin de s'aimer.
Ce matin, je me suis réveillé et juste avant de rentrer j'ai repris dans la gueule la violence du monde, juste comme ça, juste pour rien.
"Ce que nos âmes sont belles, mais nous les hommes infidèles nous les prenons de haut, nous les privons de tout."
Moi j'ai fait un rêve. J'ai rêvé que cette année, dans cette rentrée si dure et ce monde à l'envers, on allait peut être enfin s'aimer. Putain, est-ce vraiment si compliqué...