Cher Marc,
Je suis assise à l'aéroport d'Orly, attendant patiemment que l'on appelle les passagers du vol Transavia TO3018 à destination de Marrakech.
Les aéroports me donnent toujours envie d'écrire, mais n'ayant pas de nouveau roman sur le feu, j'ai tué le temps en allant voir pour la 7532356 fois si un petit "vu" avait daigné apparaître enfin en bas du message que je vous ai envoyé le 4 avril à 9 heures 25 du matin. Moi qui m'élève si souvent contre la dictature de l'immédiateté, vous me donnez une jolie leçon.
J'ai changé mes lunettes de vue pensant qu'elles n'étaient peut être plus adaptées. J'ai réinitialisé l'appli pensant qu'elle avait peut être buggué. 
Rien n'y a fait.
J'ai invité des amis à dîner. 
"Ça va ?
Non. J'ai envoyé un message à Simoncini mais il préfère poster des photos de lever du soleil à la con que de lire ses mp.
Tu veux son mail?".
La fée qui apprend à abandonner étant en RTT le jour de ma naissance, je tente donc le mail.
Voilà cher Marc, j'aimerais beaucoup vous rencontrer. Rassurez-vous, ceci n'est pas un plan drague, j'ai intégré depuis longtemps mon incapacité à avoir une vie sentimentale qui ressemble à quelque chose. Non non. Je voudrais vous parler business parce que c'est finalement ce que je fais de mieux. J'étais prête à m'inscrire à l'émission de télé que vous présentez sur M6 alors que tout le monde sait ici que c'est pas trop mon truc de montrer ma gueule toute la journée, mais on m'a dit qu'avec mon million et demi d'euros de chiffre d'affaires au bout de 4 ans, j'étais déjà trop grande pour y passer.
"Il a investi dans @janedeboy_shops pourquoi pas dans M?"
Si il faut que j'ouvre une boutique au cap ferret pour avoir une chance de vous rencontrer, je crains que vous ne me reprochiez de mal prioriser mes investissements.
Bref. Il paraît qu'il faut faire court, je suis trop longue. C est le problème des entrepreneurs écrivaines. 
M. a 4 ans, une croissance annuelle de 30% et des rêves de New-York et ailleurs.
Je suis grande. Mais trop petite pour continuer seule.
Je vous offre un thé?
G.
P.s : & si vraiment vous y tenez, promis, je vous ouvrirai une boutique au Cap Ferret.